prostitueeAujourd’hui, il n’est un secret pour personne, que la société Guinéenne est en train de traverser une véritable mutation sociale. Les nouvelles mentalités, les nouvelles habitudes se mettent progressivement en place, alors que parallèlement, les coutumes et les mœurs sont en voie de disparition.

Les imams, les évêques  supposés être les grands maîtres des valeurs morales sont devenus des spectateurs impuissants  de ce dérapage social, voire perte de valeur ! La jeune fille Guinéenne marche à moitié nue sur la route et se livre à toutes sortes de pratiques contraires à une société croyante, sage.

Autrefois tabou, la prostitution est de nos jours devenue un métier  pour beaucoup parmi les jeunes filles Guinéennes. Ces jeunes filles dont l’âge varie généralement entre 17 et 40 ans s‘habillent en vêtement rétrécis, serrés et rentrant sur tous les membres du corps ; les yeux et les lèvres colorés de toutes sorte de teintures, une chevelure artificielle, des boucles aux narines,  une chaîne à la chevelure artificielles,…  juste pour provoquer la virilité du sexe masculin.

Dans cette euphorie, elles sont nombreuses à se prostituer dans la capitale Conakry toutes les nuits. Elles sillonnent autour des dancings, restaurants, hôtels, motels, dans certains marchés et autres lieux de loisirs.

Vous n’avez qu’à vous rendre sur certains lieux de Conakry notamment au marché de Taouyah où des jeunes filles se droguent et boivent de l’alcool ; A Kipé, en face du bar Akuna Matata, la prostitution est pratiquée à ciel ouvert;  un peu plus loin, vers les rails de Kipé et derrière l’Ambassade des  Etat Unis, elles ne se gênent pas aussi. A  Koloma 2 derrière le marché, c’est un véritable film; à Matoto vers la cité CBK, le lieu est animé à partir de 19h, …  partout dans ces différents endroits, les jeunes filles à la recherche du gain facile s’exhibent : les cuisses dehors et les seins à moitié visibles !

Préférant garder l’anonymat, une femme de 27 ans, issue d’une famille polygame de 12 enfants dont 7 filles donne ses raisons. « Je pratique ce métier pour subvenir à certains besoins, notamment mes produits hygiéniques et autres que toute jeune fille de mon âge a besoin. Mes parents  ne savent pas. Je sors à 22 heures quand mes parents rentrent pour se coucher  et je revienne  avant la prière du matin. Mes recettes par nuit varient entre 50.000 et 150.000 GNF. Les week-ends, je peux gagner beaucoup  plus ».

 Une autre jeune fille que nous avons rencontrée dans la banlieue de Conakry, âgée de 17 ans, a été influencée par des films pornographiques pour se lancer dans ce commerce du sexe. « A force de regarder les films pornographiques seule dans ma chambre, j’ai pris du goût, j’ai eu l’envie de découvrir ce monde. Il y’a déjà deux ans que j’exerce ce métier », avoue-t-elle.

Dans la même lancée, la petite Yarie, âgée de 15 ans évoque la  malchance d’être chassée de la maison paternelle par sa marâtre. Récupérée par une femme prostituée, elle exerce ce métier pour  survivre. Une autre dame rencontrée dans un motel affirme être veuve et mère de trois enfants et fait recours à la prostitution pour subvenir aux besoins de la famille. « Après le décès de mon mari, qui était gardien,  je n’ai pas eu un autre homme, ni de secours. Etant dans une pauvreté extrême, j’ai tenté de faire le commerce en vendant de la bouillie. Après trois semaines de vente, les gens venaient me chercher pour réclamer le prix de leur sucre ou maïs. Je ne pouvais plus continuer. C’est ainsi qu’une  de mes voisines est venue souffler dans mes oreilles qu’elle aimerait m’aider. J’ai demandé comment ? Elle m’a dit que c’est un travail de nuit. Je n’ai pas réfléchi deux fois et c’est de là que tout est parti, c’est-à-dire ma vie dans ce motel», confesse-t-elle.

 A rappeler qu’au moment où le CNDD avait pris le pouvoir, les autorités d’alors ont tenté de démanteler toutes les niches de ces femmes et hommes libres. Mais, cela n’a été qu’un feu de paille. C’est pour dire que les prostituées continuent leurs activités devant l’impuissance des pauvres croyants et l’indifférence des autorités actuelles, pire, sans aucune réglementation.

 

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