amar_barryAdieu Mody Amar Lewru djèrè qui répond à l’appel de l’Eternel !

L’enseignant, le photographe et l’homme de théâtre qui a marqué les téléspectateurs guinéens sur le petit écran de la RTG ces dernières décennies avec feu Yakhouba Pèssè, N’Körö Mamoudou Sodia et Kendèka Bènda, a tiré sa révérence le dimanche7 décembre 2014 à son domicile de la Cimentérie, en banlieue de Conakry.

Mody Amar, de son vrai nom Amar Barry, a associé son nom à la célébrissime Troupe culturelle peulhe Lewru Djèrè dont les téléfilms diffusés chaque lundi par l’unique télévision d’Etat, à l’époque, la RTG, s’était retiré de la scène pour cause de maladie. Il nous quitte à l’âge de 68 ans.

Ce peulh bon teint, je le revois arborant fièrement bonnet multicolore, veste et babouche traditionnelles peulhs.

Oui, il avait fait le plaisir de nous autres nés de parents exilés ou ayant vécu ici, amateurs de pièces de théâtre et de téléfilms dans lesquels les vices, les travers, les mœurs des pasteurs sédentarisés sont présentés en langue poular de manière divertissante.

Il est mort, mais demeure au nombre des immortels par la qualité de sa contribution à la valorisation de la culture peulhe. On se souviendra qu’il nous est venu de la préfecture de Mali, au nord de la région de Labé, la capitale économique du Foutah Djalon. Mody Amar nous laisse un héritage modeste mais ô combien digne d’être remarqué tant sur le plan théâtral que familial! Lui qui a vécu fier et heureux d’être né peulh dans le verbe et dans le geste. Il jouait les fers-à-bras dans ses films, mais hors caméra, il n’a pas vécu pitre comme certaines gloires lamentables.

Mody Amar a fait montre de citoyen humble et sans éclat, de peulh racé d’éducation et de culture. Il a donné l’exemple de peulh ouvert à l’universel aimant croquer la vie à belles dents tout en se consacrant à laisser un héritage imitable en tant que modèle d’usage de vie. Mody Amar a su préparer à temps sa retraite dorée. Brique après brique, il s’est offert un toit de sa convenance. Le comédien a aussi revisité et marqué son passage dans l’enseignement en construisant une école privée qu’il a fait baptiser du nom de Lewru Djèrè à Dabompa, côté Cimenterie.

Oui, tu diras à l’Eternel que tu es venu, tu as vécu et tu as vaincu! Dors bien, l’artiste !

D. Alpha

Le Populaire