lansana_kouyate_2012_11L’information n’est pas encore officielle mais elle fait déjà grand bruit dans le microsome politique. L’idylle politique entre l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté et son porte-parole Aboubacar Sakho aurait du plomb dans l’aile. Les deux hommes ne s’adresseraient plus la parole. Aucune trace de M. Lansana Kouyaté n’est désormais disponible sur le site http://aujourdhui-en-guinee.com/. Site d’information que Monsieur Kouyaté aurait assuré le financement de création et de gestion ainsi que la rémunération des journalistes et dont M. Sakho était le gérant. Les articles encensés sur M. Kouyaté et les insultes contre ses détracteurs ne sont qu’un lointain souvenir.

Ce site est désormais à la solde du RPG arc en ciel et son président Alpha Condé. M. Sakho qui était allé jusqu’àaboubacar_sakho remettre en cause le professorat de M. Condé est revenu boire l’eau de la baignoire dans laquelle, il avait craché et vomis. D’ailleurs, on l’a aperçu ces derniers temps, dans plusieurs délégations officielles du président Condé à l’étranger.

Lansana Kouyaté, la trahison de trop ?

Ces derniers mois, le PEDN de M. Kouyaté fait la une de l’actualité non pas pour ses performances politiques mais plutôt par les démissions en cascades en son sein. Après l’entrée en fonction de l’Assemblée nationale, c’est Mme Traoré, Zalikatou Diallo Secrétaire nationale du PEDN qui avait ouvert le bal en rendant son tablier. Elle a été suivie quelques jours plus tard, par Mamady Traoré et Bangaly Camara, tous deux poids lourds du PEDN. A noter que M. Mamady Traoré est l’ancien ministre du Commerce du gouvernement de Consensus de M. Kouyaté.

Depuis ces démissions qui ont fait grand bruit, c’est la grande bérézina, au niveau du PEDN. Les Assemblées Générales hebdomadaires ne se tiennent plus. M. Kouyaté est depuis permanemment à l’étranger. Jusqu’avant les frictions entre lui et M. Sakho, c’est à travers le site http://aujourdhui-en-guinee.com/ qu’on suivait les grandes lignes de l’actualité du PEDN dont désormais, il ne reste plus qu’une simple coquille vide.

Lansana Kouyaté dont la stratégie politique ne se résume qu’à fédérer le manding, une fois, Alpha Condé aura décidé de prendre sa retraite politique, est dans la tourmente. Les militants désœuvrés auraient d’ailleurs des mots très acerbes contre lui. « Ce n’est pas un politique mais un beau parleur. Monsieur Kouyaté n’a rien compris de la politique Guinéenne » flingue un militant qui n’a pas voulu renouveler sa carte de membre du PEDN en 2014.

Le désamour avec les sites internet

Au lendemain de sa nomination au poste de premier ministre, M. Kouyaté rêvait d’avoir son propre média online. Pour la première fois, il avait jeté son dévolu sur Paul Moussa Diawara (actuel DG de l’Office Guinéen de la Publicité), que d’aucuns qualifient d’opportuniste. Pour rappel, à cette époque, M. Diawara travaillait pour le site www.aminata.com. Après plusieurs avertissements et rappels à l’ordre sur ces dépêches tendancieuses, le fondateur du site www.aminata.com avait décidé de suspendre le compte login de M. Diawara.

paul_moussa_diawaraN’étant pas content de cette suspension, M. Kouyaté avait décidé de le rencontrer à New York en marge d’une Assemblée Générale de l’ONU pour le supplier de remettre en marche le compte login de Paul Moussa Diawara. Mais, pour ce fondateur, c’était niet et non négociable. Face aux critiques acerbes de Dr Diallo, Paul Moussa Diawara avait fini par convaincre Lansana Kouyaté le financement de la création et la gestion d’un site internet, car selon lui, il n’était victime que de la maninka-phobie. Voulant, coûte que coûte à avoir son site internet pour mieux préparer la succession du général Conté, M. Kouyaté avait sorti son chéquier pour mettre à la disposition de Paul Moussa Diawara, la somme nécessaire pour la création d’un site internet. C’est ainsi que le site www.guinee24.com avait vu le jour. Les largesses de Monsieur Kouyaté à l’endroit de M. Diawara ne se sont pas arrêtées en si bon chemin. Il avait fini par le bombardé au poste de conseiller à l’Ambassade de Guinée en Italie. A rappeler qu’à cette époque, Paul Moussa Diawara n’était qu’un laisser pour compte en France et ne renouvelait son fameux titre de séjour annuel étudiant que grâce à une inscription à une thèse à un laboratoire de recherches de l’Université de Nanterre d’où il ne mettait jamais les pieds.

Mais fidèle à son nomadisme politique, une fois, M. Kouyaté remercié de la primature, Paul Moussa Diawara a changé de veste pour se ranger derrière le CNDD d’abord derrière Dadis Camara puis Sékouba Konaté. Puis, c’est fût derrière Alpha Condé. On connait la suite. Après avoir failli basculer dans l’opposition, il ne lui a fallu qu’un simple strapontin pour revenir comme jamais dans la mouvance présidentielle.

D’autres sources nous rapportent que M. Kouyaté n’a pas été la seule victime de M. Diawara. Bien avant lui, le richissime homme d’Affaires, Elhadj Mamadou Sylla qui rêvait lui aussi de prendre la succession du général Conté avait été spolié par Paul Moussa Diawara pour les mêmes raisons de création d’un site internet.

Tout ça, pour dire que M. Kouyaté n’avait que peu profité du site www.guinee24.com qu’il a pourtant chèrement assuré le financement. Pire encore, Paul Moussa Diawara ne lui avait pas épargné des vives critiques lors de la dernière présidentielle.

Déçu de l’attitude opportuniste de M. Diawara, M. Kouyaté l’avait exclu des deux milliards de francs guinéens qu’il avait offerts aux médias dans l’entre deux tours de la présidentielle pour les encourager à mieux soutenir l’alliance arc en ciel dont il était le vice-président.

C’est dans cette guéguerre avec M. Diawara que Monsieur Kouyaté avait décidé de financer la création du site http://aujourdhui-en-guinee.com/ en confiant la gestion à Aboubacar Sakho qui cumulait jusqu’à peu, le porte-parolat de M. Kouyaté et le Secrétaire National en charge de la communication du PEDN. Mais, comme le dit l’adage, il n’y a jamais, un sans deux, Monsieur Aboubacar Sakho a opté par emprunter le même chemin que Monsieur Paul Moussa Diawara, c’est-à-dire lâché M. Kouyaté pour se ranger derrière M. Condé.

Avec ce départ dont l’officialisation n’est qu’une question de temps, c’est plus qu’une grande traversée du désert politique pour M. Kouyaté. « C’est soit, il a une erreur de management ou il a du mal à choisir ses proches voire les deux à la fois » concèdent des observateurs politiques avertis de notre pays.

 

Affaire à suivre …

Ismaël Cissé, www.guinee58.com