Si je devais t’aimer sans jamais te voir
C’est que la Monstre Chthonienne mi-noire
A tête de trois serpents qui attend aux antres de la vieille dune
T’aurait eu à la claire de lune.
Elle qui chercha en moi le Puissant Médicis
Et qui y trouva son pire Némésis.
Là où change la terre de gravité
Applique ton oreille à ses trois langues qui sifflent sainteté,
Et écoute mon cœur palpitant
Par ton esprit du clair entendement.
Dépossède-le par la doctrine du conquérant joyeux
Qui, désespéré, décortique mes vers mystérieux.
Cherche le chemin qui te mène sans étoiles
A la victoire des cœurs puissants qui lève la voile
Au Royaume de la pierre philosophale,
Où trône mon Amour triomphal.
Si je devais t’aimer sans jamais te voir
C’est que ma Némésis mi-noire qui veut mon sang boire
Avance à pas de loups
Et que son tout se faufile à travers un chant doux.
Elle aura choisi le lagon d’où elle sentit ses premiers abandons,
Où le soleil et les étoiles sont absents
Pour lâcher sa misère, Gaïa visant.
Mais là-bas, attends l’Esprit à nulle crainte.
L’Esprit Draconien de ma chaire sainte,
Qui de son septième sens de Médicis
Arrachera le Monstre des antres de mon égarée Némésis.
Si je devais t’aimer sans jamais te voir,
Saches que mon Amour pour toi trône au nombril de ma Gloire.
Saches que par mes pensées profondes
Tu hanteras à jamais mon âme et ses ondes.
Ses ondes qui illuminent Gaïa
Et qui veillent sur ton sommeil, de ses illustres doigts.
Seul, pauvre de mon mal de vivre,
Je déclamerais mon ode à ma Raison de Vivre.
Je reverrais ce rêve brisé.
Je contemplerais cet œil abruti acharné
Puis maudirais la Monstre Chthonienne, de venin armée.
Ô Monstre aventurière en liesse !
Repose ta confiance dans ta petitesse
Rejoins donc les espèces chétives,
Qui sur terre ne sortent que pour sentir la lourdeur de leur petitesse vive.
Ta lourdeur est immense.
Mais mon Amour ne meurt, mais pousse et pense.
Car seuls les cadavres sont lourds.
J’appréhende à travers ton sarcophage errant tes actes lourds.
Ô Douleur par laquelle je tremble !
Fais-moi penseur de la vieille Égypte, qui point ne branle.
Qui, de ses œuvres ne confond la mouche à l’Aigle
Et qui pense par le cœur pour venir à bout des Esprits espiègles.
Ma douleur sera bohémienne.
Elle voyagera dans le temps sans espoir de rayure par les crocs de l’hyène.
Quand demain ma Némésis connaîtra les ténèbres,
Elle se ventera, secouant sa crinière, d’être l’évangéliste célèbre.
Si je devais t’aimer sans jamais te voir
Saches que mon Amour jamais ne te ferra ses adieux, par devoir.
Dans mon chef-d’œuvre tu verras couler une Rivière Unique
Qui prendra source dans mes Lettres de Noblesses pudiques.
Descends au tréfonds de ses eaux et porte sa tunique.
Tu y trouveras le salut de Gaïa.
Mon Amour te guidera dans les dédales de ton Règne amène sur ces parias.
Toi plus que tout mon cœur aura choisi au flanc de ma mélancolie.
Souvenir mondain,
Avec lequel je me réveillerai dans ma tombe de demain.
J’irais chez Grand Dieu ton Être dans mon cœur.
Je prierais que tu pries pour moi, pureté au cœur,
Pour toutes les souffrances que le temps n’aurait pu effacer.
Que cette Camarde t’enseigne les profondes leçons héritées,
Quand tu ferras un sourire ou une balade en forêt pour souffler.
Mon Ode partage, de mon existence les lumières
Qui protègent mon Amour et ma liberté, de l’obscurité et ses mystères.
Mon Amour pour toi, de mes heures à jamais vivantes
Bercera le Temps qui éternisera ma dextérité savante.
La postérité te chantera dans les temples des sciences
Et les doigts des futurs maîtres te peigneront sur les façades de réminiscences.
Tu inspireras le Temps et l’Amour au gré du Grand Dieu.
Et Gaïa se ravira d’exécuter ce dessein de son Grand Maître au mieux.
Et partout où tu brilleras
Mon cœur, aux heures sacrées se prosternera.
Il chantera l’hymne à l’Amour
Pour revivre l’instinct de ses plus beaux jours.
De ces temps précieux, ses larmes qui couleront
Érigeront une source printanière, où Poètes et Artistes s’abreuveront.
Cette source fertilisera leurs Âmes inspirées
Et fera d’eux des Amours Éternels par le Grand Dieu aimé.
Ton Amour Véritable ne finira en moi de raisonner.
Si je devais partir avant toi dans l’antre de l’infini à dés,
Fais de mon chef-d’œuvre ton véritable compagnon
Et conquiert Gaïa au gré de mes vers de Dragons
Depuis le pays de Dogon.
Tu demeureras l’Élu,
L’Amour et la Compagne à jamais de mon Âme émue.
Mohamed Lamine KEITA