alpha_conde_5L’actuel président de la république estime qu’il n’est pas opportun de juger l’affaire du 28 septembre 2009, parce que n’étant pas le seul crime commis en Guinée depuis l’indépendance.

 

Arrivé par hélicoptère sur l’île de Kassa pour le lancement du projet Isolons Ebola de la Fondation KPC pour l’humanitaire, Alpha Condé a fait cette déclaration samedi 25 octobre 2014, en Soussou, la langue la plus parlée dans cette localité rattachée à Conakry.

 

Le chef de l’Etat a introduit son propos en ces termes: « on a dit le changement, il faut aussi l’accepter. On se dit la vérité il ne faut pas s’amadouer. Qu’est ce qui fatigue la Guinée ? Nous sommes incultes et nous ne connaissons pas l’histoire ».

Alpha Condé argue que tout ce qui s’est passé en bien ou en mal dans le pays depuis l’indépendance, est de la responsabilité de tous les Guinéens.

 

«J’ai pris en compte la Guinée d’avant-hier, hier et aujourd’hui. C’est nous la Guinée. Ce qui a été positif hier, c’est nous et ce qui a été négatif, c’est nous aussi. Il ne faut pas qu’on se dise que ce n’est pas nous ».

Il évoque ensuite les pages lugubres de l’histoire de la Guinée post-coloniale de Sékou Touré à l’affaire 4 juillet 1985 et évoque l’année 2007.

« Toi tu perds par exemple ton parent au Camp Boiro, soit en 1985 ou en 2007 et, tu es haineux. Acceptons de dire la vérité pour pouvoir pardonner. Si les gens meurent, c’est nous. Et s’ils souffrent aussi c’est nous.»

En étalant cet argumentaire, Alpha Condé s’invite dans le dossier relatif au massacre perpétré sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara.

«J’ai demandé aux Blancs d’oublier l’affaire du 28 septembre, parce qu’il y a eu celui de 1985, de 2006 et de 2007 et ils n’ont pas fait l’objet de poursuites» judiciaires.

 

L’île de Kassa destinée au tourisme écologique et à l’hôtelerie

Sans transition, Alpha Condé aborde la question à controverse de l’occupation de l’île de Kassa qui interesse à plus d’un titre premiers arrivants et nouveaux propriétaires fonciers.

A la surprise générale, il avertit les habitants de l’île qu’il va faire «démolir toutes les maisons qui ont été construites sur cette île (Kassa) parce qu’elle (l’île) appartient à l’Etat».

Pour cela, il énumère deux faits. Premièrement, affirme le président Condé, «on ne peut même pas faire le tourisme écologique, parce qu’il n’y pas de lieux». Secondement, «on ne peut pas construire d’hôtels pour accueillir les étrangers, parce que les terres ont été vendues».

Façon de parler impudente ou avisement? Ça a tout l’air d’une bourde mal venue, mais à chacun son latin. Louis Lavelle dans son ouvrage intitulé ‘‘La parole et l’écriture’’, a tiré la conclusion quant il écrit : «Toute parole a le caractère d'un serment. Aussi dit-on admirablement donner sa parole. Et qui ne la tient pas se déshonore ».

 

Abdoul Malick Diallo

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