logo_ufdgL’Assemblée nationale était animée par un houleux débat à propos du vote sur le projet de loi de Finances rectificative 2014. L’opposition républicaine avait rejeté en bloc le projet injuste et inéquitable.

Nous vous livrons les raisons fournies par l’opposition :

Assemblée Nationale                                               République de Guinée

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   3ème Législature                                                         Travail – Justice – Solidarité

Groupe Parlementaire

Libéral Démocrate

 

 

 

Explication de Vote sur le projet

de loi de Finances Rectificative 2014

 

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés,

Monsieur le Représentant du Chef de l’Etat,

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs du personnel Parlementaire,

Mesdames et Messieurs

 

Au terme de nos travaux pour cette première étape de la session budgétaire 2014 consacrée à l’examen du projet de loi de finances rectificative, je voudrais tout d’abord féliciter et encourager le personnel parlementaire, qui malgré les conditions de travail difficile a participé activement à toutes les séances.

           

            Monsieur le Président,

 

L’examen du projet de loi de finances rectificative 2014, a été l’occasion pour les députés du groupe parlementaire que je préside de comprendre les raisons profondes de la mal gouvernance économique qui est de règle dans notre pays.

 

Les commentaires et observations de mon groupe sont les suivants :

 

1-A priori, nous devons être d’accord que le projet de loi de finances rectificative 2014 a été déposé tardivement étant donné que le dérapage dans l’exécution du budget a commencé depuis.

 

2 – Le projet fait ressortir un besoin de financement qui serait bouclé. Il est de notre point de vue, très peu probable de mobiliser ce gap en 60 jours, étant entendu que le recours à la planche à billet entrainera une poussée inflationniste sur notre économie déjà fragile.

 

3- Aussi, la mobilisation et le décaissement des dons non affectés pourraient connaître un retard à cause des lenteurs administratives et des blocages de notre administration dans la réalisation des conditionnalités des bailleurs de fonds et les procédures longues mais sûres de nos partenaires au développement.

 

4- S’agissant des recettes, il faut noter qu’outre les moins-values importantes enregistrées au niveau de la Direction Nationale des Impôts, nous sommes préoccupés par le faible niveau des ressources que l’Etat tire avec l’OGP ainsi qu’avec la téléphonie mobile à travers l’ARPT. Il faut faire remarquer que des pays comme la Sierra Léone, le Benin, le Togo etc. mobilisent plus de recettes dans ces secteurs que notre pays. La question devra être examinée en profondeur dans le cadre de nos travaux sur la loi de finances initiale 2015.

 

5-En ce qui concerne le volet dépenses du budget, nos préoccupations sont plus grandes dans la mesure où les crédits alloués aux départements comme la santé, la justice, et la sécurité sont insuffisants par rapport à leur besoin réel. A l’inverse, ceux de la présidence et de la primature enregistrent une augmentation notamment au niveau des fonds spéciaux et les dépenses de souveraineté (PRG 1,3 milliards par jour). Notre lecture d’une telle situation est la suivante :

Premièrement, l’absence d’une volonté politique manifeste du gouvernement de doter le Ministère de la Santé de ressources internes suffisantes pour non seulement lutter effacement contre Ebola, mais aussi jeter les bases d’un système de santé moderne et efficace.

 

Deuxièmement, le manque d’une réelle volonté politique pour qu’il y ait plus de justice et de sécurité pour les citoyens dans le cadre d’un Etat de droit.

 

Troisièmement, au titre des fonds spéciaux, une mobilisation de ressources à d’autres fins. Or l’éthique politique voudrait que les fonds publics ne soient pas utilisés à des fins électoralistes.

 

6-De même, les secteurs porteurs de croissance et d’emploi comme l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquaculture, l’environnement eaux et forêts et les TP ont des niveaux d’allocations très faibles. Cet état de fait est en contradiction avec les objectifs de la stratégie de réduction de la pauvreté. Ce qui aura une incidence négative sur la création d’emplois pour les jeunes et l’appui aux activités génératrices de revenus pour les femmes.

 

7- Par ailleurs, il apparaît clairement que la dette intérieure qui a influencée négativement les activités des PME et PMI locales et qui est aussi une préoccupation des banques primaires ne semble pas être une priorité pour le gouvernement.

 

Dans cet ordre d’idée, il est étonnant Monsieur le Président, de noter que le projet de loi de finances rectificative 2014 n’ait pas tenu compte du remboursement des clients de la BADAM et des opérateurs économiques victimes de pillages et ce malgré les engagements pris par le Gouvernement.

 

8- D’une manière générale, le projet de loi de finances rectificative 2014, ne tient aucunement compte des disparités régionales en termes de pauvreté dans la répartition régionale des ressources de l’Etat. A titre d’exemple, au niveau du Ministère de l’Agriculture, les délégations de crédits aux services déconcentrés se présentent comme suit :(i) Kankan : 40 milliards, Kindia : 5 mds, N’Nzérékoré : 3 Mds, Boké : 3 Mds, Faranah : 3 Mds, Labé : 2 Mds et Mamou : 800 millions .Alors que les dernières enquêtes indiquent bien que, la pauvreté a diminué dans les régions de Kankan et de Kindia et qu’elle s’est aggravée dans les régions de N’Nzérékoré, Labé et Mamou. Ce qui dénote là aussi un manque de volonté politique pour respecter le principe d’équité social facteur de paix et stabilité.

 

Monsieur le Président, où est donc la République ? De notre point de vue, en tant que représentation nationale cette question d’équité et d’égalité de traitement de tous les citoyens nous interpelle et il n’y a pas de doute, que les populations guinéennes nous observent et l’histoire le retiendra.

 

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Chers Invités

 

9- Les députés membre du groupe libéral Démocrate apprécient hautement la grande mobilisation de nos partenaires techniques et financiers pour accompagner efficacement notre pays dans le combat qu’il est en train de mener dans le cadre de la riposte contre l’épidémie hémorragique à virus Ebola.

 

Nous rassurons tous les acteurs concernés par cette lutte de notre total engagement à œuvrer à leurs côtés pour relever le défi.

 

10-Je voudrais pour terminer, indiquer que les députés de notre groupe ne peuvent pas adopter en l’état ce projet de lois de finances rectificative 2014 qui ne prend pas en compte les priorités nationales à savoir :

 

(Santé-EBOLA, Justice, sécurité, l’équité dans la répartition des ressources de l’Etat, emploi des jeunes et réparation des divers préjudices subis par des citoyens et des opérateurs économiques).

 

Nous espérons Monsieur le Président que toutes ces insuffisances seront prisent en compte dans le projet de loi de finances 2015.

 

Je vous remercie