filles_nigeriaC'est peut-être la fin du calvaire pour les 219 lycéennes enlevées au Nigeria par Boko Haram il y un peu plus de 6 mois. Le gouvernement nigerian a annoncé ce vendredi après-midi qu’un accord avec le groupe terroriste sur la libération des jeunes filles séquestrées et un cessez-le-feu avait été trouvé.

«Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (groupe pour la prédication et le jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram,» a déclaré le chef d'Etat-major de l'armée nigériane Alex Badeh. En parallèle, le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, a affirmé qu'un accord avait bien été conclu avec le groupe islamiste mettant fin aux violences.

Pour les familles, cette annonce devrait être un soulagement, quelques jours après des manifestations à travers le monde pour rappeler au monde les 6 mois de séquestration des adolescentes.

Au total, 276 adolescentes âgées de 12 à 17 ans ont été kidnappées le 14 avril dernier dans leur dortoir par des hommes armés et emmenées dans l'épaisse forêt de Sambisa, à bord de camions. Plusieurs dizaines d'entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs dans les heures et les jours qui ont suivi, mais 219 jeunes filles sont toujours portées disparues.

Pour Valérie Trierweiler qui n'a eu de cesse de militer, sur les réseaux sociaux, pour la libération des jeunes filles, c'est un vrai espoir. «L'accord entre le Nigéria et Boko Haram laisse entrevoir un espoir mais nous nous réjouirons lorsque les 220 lycéennes seront toutes de retour», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

«Bring back our girls», une mobilisation planétaire

Dans les semaines qui ont suivi le kidnapping de Chibok, le mouvement «Bring back our girls», né sur les réseaux sociaux, a suscité une mobilisation sans précédent dans le monde entier, avec le soutien de personnalités telles que Michelle Obama et le pape François. Les membres nigérians du mouvement ont continué à se réunir de façon régulière à Abuja, mais les médias internationaux ont cessé de s'y intéresser au fil des semaines. Les pays étrangers qui avaient proposé leur aide logistique au Nigeria ont commencé à se plaindre du manque de progression des recherches.

En France, l'ex-Première Dame, Valérie Treirweiller, s'était jointe à la manifestation de soutien via Twitter rappelant que «depuis 6 mois, nous sommes sans nouvelles de 219 lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram. Indifférence ou impuissance?».

Pour les parents des victimes, ces six derniers mois ont alterné des phases d'espoir et de douleur, raconte Enoch Mark, chef du conseil des anciens de Chibok, dont la fille et la nièce font partie des captives.

«Au début, nous étions très optimistes, nous pensions que nos filles allaient être retrouvées et sauvées en quelques jours mais cet espoir a diminué de jour en jour» a-t-il déclaré. «A un certain moment nous avons même envisagé des rites funéraires pour les filles, selon nos traditions», a-t-il reconnu.

 

LeParisien.fr