alpha_conde_macky_sallLa crise née avec la gestion de l’épidémie Ebola pourrait bien ne pas avoir raison des relations entre le Sénégal et la Guinée. C’est sans nul doute, l’acte le plus concret posé depuis que le Sénégal a fermé ses frontières le 21 août dernier.


Plus d’un mois après, c’est un coup de fil venu de Conakry qui vient décrisper l’atmosphère. Le Pr Alpha Condé, qui était à New-York pour les besoins de la 69ème session de l’Assemblée générale de l’Onu, a eu hier un entretien téléphonique avec le Président Sall.

Une discussion qualifiée d’enthousiaste et de décontractée qui a tourné sur les voies et moyens de restaurer un climat de sérénité entre les pays qui partagent non seulement une frontière mais aussi une histoire commune.
L’ancien opposant historique devenu président de la République par la voie des urnes en 2010, avait déjà engagé une offensive dans le sens de lever la mesure de fermeture des frontières avec la Guinée. Depuis l’irruption de l’épidémie d’Ebola, le Sénégal a fermé ses frontières (terrestres, aériennes et navales) avec son voisin du Sud frappé par le mal.

Les relations bilatérales entre les deux pays ont traversé ces dernières semaines des turbulences, avec en paroxysme l’arrivée en catimini au Sénégal d’un jeune étudiant guinéen porteur de la maladie, mais qui sera heureusement sauvé grâce à l’expertise des médecins sénégalais et à la qualité du plateau technique du Chu de Fann, centre national de référence pour les maladies infectieuses.
Le Président Condé avait déjà confié ceci à EnQuête, la semaine dernière : « Dans tous les cas, le Sénégal et la Guinée sont des pays frères et que tout réunit. Ce qui s’est passé ces dernières semaines est un malentendu qui est en train d’être dépassé ». Il semble bien que le Sénégal partage cette volonté de décrisper l’atmosphère.

Dakar a déjà ouvert, samedi 27 septembre dernier, un corridor humanitaire aérien pour faire parvenir du matériel sanitaire, des vivres et autres, aux pays frappés par l’épidémie. Un avion du Programme alimentaire mondial (PAM), transportant du personnel humanitaire en provenance de Conakry, a atterri samedi aprèsmidi sur le site du corridor humanitaire. Cette initiative, supervisée par les Etats-Unis d’Amérique, vise à créer un boulevard qui va permettre de renforcer les capacités de prises en charge des personnes infectées par le virus et d’éviter une propagation de la maladie, faisant ainsi de Dakar, un maillon essentiel de la lutte contre Ebola.

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