Le chef de l'Etat Macky Sall n'est pas sur la même longueur d'onde que la plupart des sénégalais qui réclament le rapatriement immédiat du jeune guinéen Mamadou Aliou Diallo, atteint puis guéri du virus Ebola.
Dans un entretien accordé à nos confrères français de "L'Express" repris par le journal l'As, le président Macky Sall soutient qu'il n y pas lieu de se précipiter pour renvoyer le jeune guinéen chez lui. Selon Macky Sall qui privilégie sa sécurité et son acheminement : "En concertation avec les autorités de Conakry, nous étudions les voix et moyens d'un retour correct. Cela posé, il sera rapatrié dans l'immédiat".
Le président a reconnu qu'aucun pays n'est à l'abri de ce virus du fait des migrations et des voyages transfrontaliers. Mais un dispositif sécuritaire est mis en place pour contrer toute tentative d'infiltration.
Néanmoins, le président Macky Sall a déploré l'ostracisme des sénégalais qui se méfient des guinéens et le cloisonnement de certains pays vis-à-vis des pays touchés par le virus. Sur ce plan, le président a déclaré : " je condamne fermement tout comportement visant à ostraciser une communauté. Ce n'est pas parce que ce cas détecté chez nous vient de ce pays que tous les guinéens doivent être considérés comme des porteurs potentiels de ce virus. J'en appelle donc au respect du prochain. Ebola est terrifiant comme l'a été le choléra y a un demi-siècle. Les gens ont peur de l'inconnu. Certains pays se sont donc barricadés. Le Cap-Vert, le Cameroun et le Rwanda ont fermé leurs frontières aux citoyens sénégalais. Ebola a déclenché une panique planétaire, plus que de raison d'ailleurs. Mais une fois le vent de panique passé, nous devons tous reprendre nos esprits et développer un système de résilience. Je lance, alors, un appel en faveur d'une solidarité internationale", a plaidé le chef de l'Etat Macky Sall.