virus_ebolaLes autorités sanitaires en Guinée ont annoncé jeudi le lancement d’un «nouveau plan d’urgence sanitaire accéléré» qui doit s’étaler sur deux mois, afin de «réduire de façon drastique» les risques de contamination de l’épidémie d’Ebola.

Par ailleurs, l’opposition guinéenne s’est interrogée sur le rôle joué auprès du président Alpha Condé par l’ancien ministre français des Affaires étrangères et de la Santé Bernard Kouchner, un des fondateurs de Médecins sans frontières (MSF).

Ce plan qui prévoit l’accroissement des mesures de contrôle sanitaire à travers le pays vise à inverser la tendance et briser la chaîne de contamination, a affirmé Sakoba Kéita, coordinateur national chargé de la lutte contre Ebola au ministère de la Santé, au cours d’une réunion d’information.

«Il s’agira pour les autorités sanitaires de changer de stratégie de communication, en privilégiant la communication de proximité, afin d’impacter sur la perception que certaines communautés ont de la maladie», a expliqué le Dr Kéita lors de cette réunion, en présence des partenaires de la Guinée.

Les autorités sanitaires entendent ainsi redynamiser les mesures de riposte à l’épidémie, qui touche neuf localités du pays, selon le ministère.

Le ministre de Santé Dr Rémy Lamah a pour sa part salué l’engagement des partenaires de santé et tous les pays amis de la Guinée, pour leur «mobilisation en faveur de la lutte contre Ebola».

Le président Alpha Condé, se disant «très préoccupé» par l’évolution de l’épidémie au cours d’une déclaration à des patrons de presse mardi, a exhorté les médias à «jouer leur partition», à travers des messages de sensibilisation dans les langues nationales.

Mais les principaux partis de l’opposition se sont étonnés de la présence de M. Kouchner lors d’une conférence de presse du chef de l’Etat mardi à Conakry.

L’Union des forces républicaines (UFR) de l’ex-Premier ministre Sidya Touré s’est insurgée contre un «retour de la Françafrique», s’interrogeant sur les fonctions de «vice-président informel ou anticonstitutionnel en Guinée» de Bernard Kouchner.

Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ancien chef de gouvernement Cellou Dalein Diallo, Fodé Oussou Fofana, s’est dit «inquiet quant au rôle que joue M. Kouchner auprès de notre président Alpha Condé parce que la Constitution guinéenne ne prévoit pas de poste de vice-présidence».

M. Condé multiplie les sorties publiques en compagnie de M. Kouchner qu’il présente comme son «jumeau», en raison de leur amitié remontant à leurs années communes de lycée à Paris.

 

AFP