geci_mohamedsoumahA l’instar des autres leaders de l’opposition, le patron de la GéCi Fodé Mohamed Soumah a vivement dénoncé cette saisie des devises en provenance de Conakry par la douane Sénégalaise. Opération qui a mis a nu les méthodes belliqueuses instaurées par Alpha Condé pour piller nos ressources financières.

Dans une déclaration dont nous avons reçu copie, M. Soumah n’est pas passé par quatre chemins pour fustiger cette attitude du numéro un Guinéen. Lisez cette déclaration.

Dans la Guinée de l’enrichissement illicite et des détournements des deniers publics, où la corruption et la concussion ont atteint un niveau pandémique, il faut exiger des comptes. C’est un combat de tous les instants.

A un moment où les opérations financières internationales sont totalement dématérialisées, un transport de fonds de 8 millions de dollars en provenance de Conakry a été signalé par la douane sénégalaise, alors que l’essentiel de nos ressources en devises provient de nos comptes domiciliés à l’étranger.

Les explications contradictoires et maladroites des autorités démontrent que c’est un procédé habituel et contraire aux principes de sécurité et de traçabilité des opérations financières à travers la monnaie scripturale.

Face à ce flagrant délit qui n’a pas vu la justice s’impliquer, l’Assemblée Nationale devrait exiger une session extraordinaire pour la mise en place d’une commission d’enquête immédiate, au lieu d’attendre la prochaine session parlementaire.

Cette forme de criminalité financière qui ne date pas d’aujourd’hui et qui consiste à dissimuler de l'argent acquis de manière illégale, ne peut être démêlée qu’à travers une enquête permettant de déterminer la provenance et son utilisation.

C’est la meilleure manière de taire les supputations, la dilution des responsabilités et les conjectures.

De plus, cette affaire ne peut pas rassurer les partenaires financiers, à un moment aussi critique de la fièvre Ebola qui nécessite l’union sacrée et la solidarité internationale.

De ce qui précède, il est loisible de constater qu’il est difficile de nettoyer les écuries d’Augias sans y laisser des plumes. Mêmes les alliances contre-nature se donnent la main afin de ne pas tomber comme un château de cartes.

A force d’utiliser les audits comme une arme, le piège se referme inexorablement sur ce quinquennat quant à la crispation politique permanence qui frise les règlements de comptes et le manque de vision prospective.

Cette fixation qui consiste à s’opposer pour s’opposer, est en droite ligne de la menace de reprendre les manifestations en période du virus Ebola, la demande du renouvellement intégral des membres de la CENI, la reprise du recensement qui a coûté près de 10 millions de dollars, etc.

Aujourd’hui, on assiste à une fébrilité palpable et un cynisme politique qui pourraient aboutir à des arrestations, des jugements en catimini et dénombrer des morts comme par le passé, avec des forces de l’ordre à la gâchette facile. Nous sommes au seuil de la bêtise humaine/politique.

Un décryptage de la conjoncture qui s’éternise de plus en plus dans une gouvernance orageuse, une extinction du dialogue politique et une tension persistante ne peut être que politiquement suicidaire.

Les opposants de tout bord devraient refuser un tel scénario qui est aux antipodes de l’ingéniosité politique, surtout à quelques encablures de la fin du mandat présidentiel.

Donc, au-delà des rivalités politiques nécessaires à une bonne respiration de la démocratie, la sauvegarde de l’unité nationale vaut quelques sacrifices à la gorge serrée. A chaque chose son temps.

Je ne saurais terminer sans revenir sur les pérégrinations de la Basse Côte qui a toujours su transcender ses particularismes ethniques au nom de la cohésion sociale.

Elle a fait de sa forte diversité culturelle un atout qui a permis de renforcer les liens avec des communautés venues d’autres confins. Le décalage saisissant de la génération née et établie sur ses terres en est la parfaite illustration. Elle a contribué à faire la Guinée.

C’est une hérésie politique que de s’aventurer dans des considérations qui confineraient cette entité à la propriété exclusive d’un groupuscule, ou indexer ses ressortissants en faiseurs de rois qui rouleraient au gré du bon vouloir de certaines personnes.

La Basse Côte, c’est d’abord une culture et ensuite des populations qui partagent des valeurs de tolérance, de paix, de solidarité… Tout ce qui va à l’encontre de la division, du vote communautaire et du repli identitaire. La présidentielle de 2010 en est un exemple éloquent.

De ce fait, elle rejette énergiquement toutes velléités de sédimentation dans nos mœurs politiques à caractère  ethnique dont nous gagnerions à nous départir au plus vite.

La contradiction est la première richesse de la démocratie, du moment qu’elle veille à circonscrire les antagonismes légitimes dans le strict champ de la confrontation des idées et des programmes.

C’est le crédo de la GéCi qui s’appuie sur son projet de réparation sociale depuis son entrée en politique. Elle ne s’en détournera pas.

 

Fodé Mohamed Soumah

Président de la GéCi