commerce_fruits_dkLa fermeture des frontières entre le Sénégal et la Guinée Conakry jeudi dernier, à cause de la propagation de la fièvre hémorragique à virus Ebola n'est pas sans avoir des conséquences néfastes sur les retombées du commerce de fruits à la rue Sandiery du marché Sandaga de Dakar. En effet, les importations en provenance de la Guinée sont freinées. Même si la mesure est saluée par la plupart des vendeurs de fruits rencontrés, cela a un impact direct sur leur commerce car soulignent-ils les fruits en provenance de la Guinée notamment l'avocat et l'ananas commencent à se faire rares sur le marché.

Il est 12 heures à la rue Sandiéry du marché Sanadaga de Dakar. En cette journée du lundi 25 Août, le marché de fruits le plus réputé de la capitale sénégalaise grouille de monde. Des conteneurs pleins de marchandises sont stationnés à bord de la chaussée rendant ainsi impossible la circulation des voitures qui distillent de temps en temps des klaxons.

Certains vendeurs devant leurs étals guettent le moindre client au moment où d’autres se livrent à un marchandage.

Trouvé dans un magasin rempli de fruits de toutes sortes entrain de fournir une livraison de fruits dans des caisses, Bobo Barry, trouve normale la mesure prise par les autorités sénégalaises de fermer les frontières avec la République de Guinée à cause de la fièvre Ebola.

«Je trouve cette mesure normale parce que mieux vaut prévenir que de guérir. Comme nous l’avons tous constaté, la fièvre Ebola est bien présente en Guinée. Donc, toute mesure prise dans le but de stopper sa propagation est salutaire », indique-t-il.

Toutefois, ce guinéen âgé de 34 ans, a fait savoir que cette mesure a des impacts négatifs sur leurs chiffres d’affaires, même si, il précise que la majorité des produits vendus à la rue Sandièry ne provient pas de la Guinée.

«Une grande quantité de nos produits viennent en général de l’Afrique du Sud, de la Cote d’Ivoire et de la Gambie. Par contre, des fruits comme l’avocat et l’ananas proviennent de la Guinée. D’ailleurs l’ananas et l’avocat de la Guinée sont très appréciés et coûtent moins chers que ceux de la Gambie ou de la Casamance», Confie-t-il.

Un avis que partage Ba Mamadou Gandou,   un jeune vendeur de fruits rencontré devant son étal qui soutient qu’avec la fermeture des frontières, certains fruits commencent à se faire rares sur le marché.

«Nous n’avons jamais souhaité la fermeture des frontières entre le Sénégal et la Guinée. Parce que cela peut avoir des perturbations majeures au niveau de la vente. Nous appelons les autorités des deux pays à la négociation afin qu’on puisse trouver des solutions », soutient-il.

Et d’ajourer : «déjà certains fruits comme l’avocat et ananas qui sont très bien consommés à Dakar, commencent à se faire rares et cela s’est répercuté sur les prix qui ont commencé à grimper du jour au lendemain».

Allant dans le même sens, Sory Ba, trouvé en pleine discussion avec ses compatriotes dans une chambre de fortune pense que la fermeture des frontières n’arrange ni le Sénégal, ni la République de Guinée. Selon lui les conséquences néfastes de cette fermeture vont se refléter impérativement sur les chiffres d’affaires des importations de ces deux Etats.

«Nous sommes victimes de stigmatisation»

Dans la même foulée, il déplore la «stigmatisation» dont sont souvent victimes les guinéens vivant au Sénégal depuis le début de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola.

«Même dans les bus et les cars de transport en commun, nous sommes regardés d’un mauvais œil. Certains de nos fidèles clients ne viennent plus d’ailleurs s’approvisionner à cause de cette maudite maladie», s’indigne-t-il.

Ainsi, appelle-t-il les autorités africaines à unir leurs forces pour combattre cette maladie. «Tous les africains devraient s’unir pour combattre ce fléau au lieu de compter toujours sur le soutien des occidentaux», a-t-il indiqué.

http://www.sudonline.sn/sandiniery-prive-dananas-et-lavocats_a_20524.html