Dans les ténèbres de l’oubli,
Ce cri pathétique, à facies de femme
Fit pleurer tant d’âmes
Par pitié de l’âme humaine.
Ce cri s’élevait avec une voix d’or
Qui faisait ressusciter les morts
Dont seules les âmes sont parties,
Et ce cri par écrit, comme une sirène
Me réveilla sur le lit du désespoir
Où je renonçais à la vie et ses déboires
Comme un suicidaire.
Comme si tout était mort dans mon univers.
Le petit espoir qui me tenait de signe de vie
Se tordait peu à peu
J’aurais observé le soleil verser ses lambeaux de feux
Sur mes ruisselantes larmes
Sur mon visage, qui d’amour et de paix s’arme.
En confondant alors la prose à la poésie
J’étale ce fruit venimeux au flanc de la pâleur d’Abel
Pour me débarrasser de ce rêve empoisonné jusqu’à la moelle.
Car, toutes les fleurs ont pâlies,
Elles qui plurent tant à mon âme désespérée.
Et sous la pluie de larmes de mon cœur désolé,
Ma plume apostrophe cette tragédie
Qui impose sa vertu noire
Aux mamelons de mes lauriers d’espoir.
Je trottinais alors sur une terre déserte
Quand je me suis soudain retrouvé dans l’azur inerte.
Je fuyais les cris des ténèbres en semences
Pour me réfugier dans mon silence
Qui m’avait fuit hybride
Depuis le sacré temps des jours timides.
J’étais le pèlerin du haut du dôme
Venu du bout du monde
De la virginité de l’Herbe
Et de l’humidité de la Glèbe.
Mes offrandes pour les tombes
Des tombés par bêtises humaines à la ronde
Edifient sur elles des Temples sans ombres,
Où ma muse nichait ses bambous
Sous le regard ivre du grand Hibou
Et l’accueil chaleureux des morts
Sans remords de la savane d’or.
De la savane de mystère
Et des ondes purifiées par coups de tonnerres.
Sur ses sentiers profonds
S’érigeaient des vagues de secrets oblongs
D’où mon charme puisait sa vive lumière.
Dans le sens des innocents, les lunes dispersées d’hier
Se sont tus dans l’oubli des ténèbres premières,
Puis ma muse dans sa chimère
Vint éteindre la lumière
Des pervers sur ces terres.
Mohamed Lamine KEITA
In Souvenirs de Septembre, Editions Edilivre, Paris, 2009.