cercueil-en-chneAu moment où le très vilain virus de l’Ebola fait des ravages dans notre pays, il est de la responsabilité des medias de changer de sujet et d’évoquer l’autre problème du pays : la santé. Et oui, malheureusement, la Guinée n’est pas seulement malade de sa POLITIQUE, elle est aussi malade de sa SANTE. C’est pourquoi il est du devoir des medias de relayer les conséquences néfastes de cet autre cancer qui mine le pays en anéantissant des vies jeunes, à la fleur de l’âge.

Notre pays est malade. La société est malade. La République est malade. Le vivre ensemble est malade. Mais surtout les hommes, les femmes et les enfants de ce beau pays sont malades. Malades de quoi ? De la santé physique.

En effet, l’occidentalisation de la société Guinéenne a fini par apporter ce qu’il y a de plus néfaste : l’embourgeoisement et son mode de consommation. L’émergence d’une certaine classe bourgeoise, plutôt commerçante et intellectuelle, modifie profondément les structures de la société. Notamment en ses modes de consommation. Le SUCRE et le GRAS sont devenus les aliments « gastronomiques » d’une société plus que jamais sédentaire. Cette conception antinomique de la consommation apporte chaque jour des effets pervers qui minent notre société. Elle est antinomique car la consommation du sucre et du gras s’accompagne normalement d’une bonne pratique sportive. Plusieurs maladies dérivent de ces deux aliments : le diabète, l’hypertension artérielle, la surcharge pondérale (due à l’augmentation excessive et démesurée du poids)…

L’occident a vite compris les méfaits dévastateurs du sucre et du gras. Tous les pays occidentaux même les Etats-Unis (les rois du fast-food) ont développé des programmes de prévention. Ces programmes incluent aussi bien des mesures diététiques que sportives. La présence du sucre et du gras est étroitement contrôlée par la législation. Par ailleurs, des campagnes incitant la pratique de sports comme la randonnée, le jogging, le fitness… sont menées tant auprès des enfants que des adultes. Les salles de sport fleurissent à chaque coin de rue. Les espaces verts, les parcs et les circuits sont aménagés pour la randonnée, la marche à pieds, le jogging…Tous ces efforts permettent de limiter l’impact de la consommation du sucre et du gras sur la santé humaine dans le monde occidental. Ce qui permet en outre de limiter le budget de la sécurité sociale en maitrisant les dépenses liées à la prise en charge médicale de ces pathologies. Des maladies comme le diabète et l’hyper tension artérielle sont classées comme des affections de longue durée (ALD) tout comme le cancer. La prise en charge de ces ALD est lourdement budgétivore et creuse le déficit de la sécurité sociale dans le monde occidental. Ce qui a entrainé le développement des programmes de prévention.

C’est tout le contraire de chez nous, où la surcharge pondérale est vue comme un signe extérieur de richesse. Si en occident les jeunes filles cherchent des « mecs » avec de ventres plats décorés par de bonnes plaquettes de chocolat, en Guinée les jeunes filles courent plutôt derrière les gros ventres. Car un homme dont le ventre traine un mètre devant et le grand boubou en bazin malien cinq mètres derrière les fesses, est un homme riche, bourré de fric et capable de dépenser sans compter.

On comprend aisément que la mortalité soit la plus élevée chez les jeunes et les adultes à Conakry. Cette mortalité est encore plus forte dans la sous classe des « petits bourgeois ». Si on ajoute à cela la mortalité liée aux accidents de la circulation, on se rend compte que la mort frappe la couche la plus dynamique de la population : les jeunes. Les jeunes se déplacent beaucoup plus que les seniors (pour ne pas dire vieux) et par conséquent sont plus exposés aux accidents de la circulation.

C’est donc à la porte des riches que la mort frappe le plus souvent dans notre pays et particulièrement à Conakry. Pour trouver de centenaires, il faut aller dans les confins du pays. Cette situation est frappante : les personnes les plus âgées ne vivent pas à Conakry mais à l’intérieur du pays. Cet allongement de l’espérance de vie des seniors de la campagne s’explique par le mode de vie qu’on y retrouve. L’alimentation est encore basée sur les produits du terroir, donc moins grasse et moins sucrée. L’activité agropastorale reste encore très physique. Les champs se cultivent à la daba, par la force des muscles. Les moyens de déplacements (voiture, moto…) sont quasi absents. Ainsi, la quasi-totalité des déplacements se fait à pieds. On rend visite à la famille, aux amis, aux parents de l’autre village à pieds. On se rend à pieds aux mariages, aux baptêmes ou aux funérailles de villages en villages. Ce mode de vie contribue à brûler des calories et à déstocker le gras qui s’accumule dans l’organisme. Avec un peu d’hygiène et un minimum de prise en charge médicale, les ruraux vivraient encore plus longtemps alors que les citadins se tuent aux sucres et aux gras à Conakry.

Cet article au titre sciemment provocateur a été rédigé dans le but d’alerter populations et autorités sur les dangers d’une alimentation hyper calorifique et hyper grasse doublée d’une légendaire sédentarisation. Il contribuera à ouvrir le débat sur ce danger qui mine notre société et qui tue les bras valides appelés à bâtir le pays.

A mort les riches, n’est pas une fiction ni une provocation de www.guinee58.com mais une triste réalité dans notre pays.

 

London CAMARA

Directeur de publication

www.guinee58.com