Malheureusement c’est à l’inverse qu’on assiste de la part des autorités guinéennes. Les agents du gouvernement, allant de l’ambassade jusqu’en Guinée, se sont donnés la mission de semer la division dans cette communauté. À quelle fin peut-ont se demander ?

Bien entendu les tensions ethniques de la Guinée s’invitent au sein de la communauté et on constate un repli identitaire. Mais ces divisons seules n’expliquent pas les fissures profondes au sein des communautés ethniques elles-mêmes.  Ces dissensions internes sont plutôt dues à des manipulations politiciennes subtiles dont les conséquences sont, non seulement des tensions stériles, mais aussi elles empêchent la diaspora d’avoir un impact économique sur le pays. On sait que l’un des indicateurs les mieux suivi des investisseurs étrangers est le taux de participation des citoyens et de la diaspora à l’économie formelle du pays d’origine. Pour la Guinée où le secteur formel est totalement phagocyté par l’entourage d’Alpha Condé, cet indice est presque nul.

Bien avant son accession au pouvoir, Alpha Condé avait installé des cellules à New-York pour noyauter ses adversaires politiques. La stratégie est simple. Il faut maitriser ses inconditionnels et encourager des divisions au sein des autres communautés ethniques. Dans la communauté affiliée au RPG, on observe peu de remous. Les cibles privilégiées sont les Forestiers, les Soussous et surtout les peulhs.

Dans la communauté peuhle en particulier, à peine un groupe qui a pour objectif le combat pour la justice et le droit humain a émergé, les agents d’Alpha Condé suscitèrent des groupes opposés qui n’ont pour vocation déclarée que la division.

Les tactiques et les moyens d’exécution de cette stratégie de division sont simples. Les agents du gouvernement utilisent les politiciens en mal de publicité pour enflammer les ambitions personnelles au détriment de la discipline du parti. Un exemple fut en 2011 avec le séjour de Bah Oury à New-York. Après les accusations et condamnations suite au dit «complot» de 19 Juillet 2011, Bah Oury était la coqueluche de la communauté guinéenne. Il fut invité à New-York par une organisation peuhle naissante de la place,

« Union Fouta ».  

À l’époque, il avait partagé les honneurs du podium avec le responsable de la NGR, Abbé Sylla. Les sponsors occultes de ces rencontres sont des personnes proches d’une ancienne ministre peuhle d’Alpha Condé, récemment disparue. Avec le recul et les alliances entre Alpha Condé et ces deux protagonistes de l’opposition, on peut se demander quel a été le rôle de l’organisation qui avait sponsorisé ces rencontres et visites. Dans un désir de se faire connaitre ? a-t-elle été roulée dans la farine et utilisée à son insu par des politiciens ? Ou est-elle un des bras cachés d’Alpha Condé à New-York dans cette compétition ruineuse?

Lors du retour de Bah Oury à Conakry en Janvier dernier, l’organisation « Union Fouta » dépêcha une délégation en Guinée pour l’accueillir. Rien d’étonnant quand on sait que Bah Oury et des membres de l’organisation furent à pied d’œuvre pour encourager des dissensions dans les rangs de l’UFGD par la création d’une Fédération parallèle à New-York. L’ironie est que cette organisation continue à clamer qu’elle est représentative du Fouta, travaille exclusivement pour le Fouta-Djalon et qu’elle est apolitique en plus. N’empêche, elle n’a pas hésité encore une fois de placer son récent congrès sous les auspices de Dr Faya Millimouno, l’un des ténors de l’opposition actuelle. Pour ajouter à la confusion, dans cette cérémonie, une projection vidéo était principalement sur Bah Oury.

Et le thème qui a été débattu par Dr Faya Millimouno lors de ce congrès a été préparé et proposé à l’organisation par un monsieur originaire du Fouta qui voulait le faire lui-même. Mais le traitement qui lui fut infligé à ce congrès est à la fois humiliant et incroyable. Il fut jeté hors de la salle. Les organisateurs imposèrent Dr Faya pour présentateur de son travail.

Dr Faya Millimouno sait-il réellement où il est en train de mettre le pied ? Étant donné le passé de ceux que cette organisation a honorés, faut-il se demander si un jour Dr. Faya Millimouno va franchir le Rubicon et rejoindre Alpha Condé ? Rien n’interdit de l’imaginer dans ce pays où tout se monnaie. Et quand on sait que les alliances politiques se font et se défont selon l’humeur des chefs des partis.

Dans le tableau riche et confus des organisations new-yorkaises de guinéens, il faut ajouter celle du bureau de Pita créé par la même organisation et dirigé par un agent d’Action Guinée, un groupe à la solde du gouvernement Condé. Cette organisation de Pita aussi prétend être apolitique. Pour le prouver, elle n’a pas trouvé mieux que de placer l’investiture de son bureau sous l’honneur de Mr. Bantama Sow, un extrémiste du RPG, connu surtout pour ses propos provocateurs et incendiaires. Cette collusion ouverte fait couler encore plus de salive sur les rumeurs qui disaient que l’Union Fouta finançait indirectement l’exil doré de Bah Oury par de l’argent fourni par le RPG d’Alpha Condé.

À mon humble avis, les organisations de la diaspora sont des organisations de la société civile. En tant que telles, elles devraient définir leurs plateformes d’actions et centrer les revendications sur le bien-être de leurs membres ou pour la consolidation de la démocratie et de la justice en Guinée qui va bénéficier à tous les citoyens. Elles doivent cesser de proclamer être apolitiques. Tout au moins elles peuvent être politiquement indépendantes des partis. Les membres de ces organisations devraient apprendre à demander des comptes sur les agissements de leurs dirigeants. Toute démarche en faveur ou en défaveur des acteurs politiques devraient être soumise à l’approbation des membres. Sans ces garde-fous, le gouvernement de Conakry n’aura pas fini de les utiliser pour ses besoins politiques avec la complicité de quelques dirigeants alors que la plupart des membres sont animés de bonnes intentions.

Que Dieu le tout puissant sauve la Guinée.

Amen!

 

Dalanda Bah